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1er juillet – Les élections législatives d’hier ont confirmé et amplifié les résultats des européennes. Il est tout à fait possible que le RN obtienne une majorité absolue dimanche 7. Le Nouveau Front populaire est arrivé deuxième, tandis que la macronie s’est effondrée. Macron envisage aujourd’hui de gouverner avec l’arc républicain PS-PC-Verts (y compris les insoumis anti-mélenchonistes). C’est ce qui s’est passé en Italie où un gouvernement d’unité nationale a garanti aux élections suivantes la victoire de sa seule opposante, la Le Pen italienne Giorgia Meloni.

Le NFP, y compris Mélenchon, a déjà appelé à retirer ses propres candidats au nom du front républicain au bénéfice de l’artisane de la réforme des retraites Élisabeth Borne ou du flic-chef Darmanin qui trouvait Le Pen trop molle sur l’immigration. C’est ainsi que LFI donne des arguments au RN comme seule opposition au statu quo et à Macron ; tout appel à voter pour ces traîtres décrédibilise encore plus le mouvement ouvrier et ne peut qu’approfondir la crise de l’extrême gauche. Aucun vote au deuxième tour !

Bardella avait pourtant vite renoncé à toutes les promesses démagogiques du RN sur les retraites, le pouvoir d’achat, etc., axant toute sa campagne sur un seul thème : « l’immigration incontrôlée ». Que ce soit la paupérisation d’une part croissante de la population française, la déliquescence des services publics, notamment l’éducation, ou l’insécurité, tout était réduit essentiellement à la population musulmane et aux quartiers comme des zones de non-droit. Et néanmoins, sans doute plus du quart de la classe ouvrière s’est mobilisée pour voter RN, davantage que pour le NFP.

Comment en est-on arrivé là ? C’est le résultat des défaites successives du mouvement ouvrier, notamment celle des retraites l’année dernière, face à des gouvernements libéraux d’alternance gauche-droite. Ceux-ci n’ont cessé de précariser le travail et de s’attaquer aux retraites, et la gauche elle-même a mis en avant de multiples campagnes sécuritaires au nom de la « guerre contre le terrorisme » et de la défense de la « laïcité républicaine » contre les musulmans (Hollande-Valls !). Quand ce n’était pas la gauche qui reprenait ces campagnes racistes, elle se limitait à prêcher des injonctions morales antiracistes qui au fond dénonçaient les travailleurs eux-mêmes pour la montée du racisme.

Pour faire face au RN, il faut un programme basé sur les intérêts de la classe ouvrière et permettant de montrer que la lutte contre l’oppression et la ségrégation de la minorité musulmane est dans l’intérêt matériel de la composante blanche d’origine chrétienne de la classe ouvrière. C’est seulement ainsi qu’on peut unifier la classe ouvrière, et c’est précisément l’opposé du programme du NFP, de tous ses avatars précédents et de la bureaucratie syndicale. Pour toutes ces raisons, le NFP n’est pas un rempart contre le RN.

L’arc républicain écrase Mélenchon, et pourtant il s’y accroche

L’arc républicain au sein même du NFP est en train d’écraser Mélenchon. Que ce soit le PS, le PCF ou les Verts, toutes les composantes du NFP ont repris pendant des mois les calomnies de la droite accusant LFI toute entière d’« antisémite », et Mélenchon d’être « un obstacle à la victoire » du NFP. Pourquoi ? Parce que Mélenchon, sans jamais abandonner le cadre républicain ni faire quoi que ce soit pour les quartiers ou les Palestiniens, a franchi des lignes rouges de la bourgeoisie en dénonçant avec insistance la terreur policière, l’islamophobie et le génocide à Gaza. Ces invectives de l’aile droite du NFP ne sont pas anodines, elles augurent le rôle que jouera le Front populaire, probablement sans l’aile mélenchoniste de LFI, dans l’avenir immédiat : il capitulera à chaque pas sur les questions clés de la sécurité, des quartiers, de la Palestine et de la guerre en Ukraine. C’est ainsi que le NFP, ou ce qu’il en restera, continuera à paver la voie au RN vers 2027.

Les travailleurs les plus conscients et les organisations de l’extrême gauche critiquent l’unité de LFI avec des « amis du peuple » tels que Hollande. Mais la réalité c’est que le point de départ de Mélenchon, tout comme celui de ces derniers, est le salut de la République impérialiste française, et ce salut est infiniment plus important pour Mélenchon que le sort des travailleurs, des quartiers ou du peuple palestinien. C’est pour cela, pour la défense de l’ordre libéral républicain, que Mélenchon a pu ressortir des poubelles de l’histoire des cadavres puants comme celui de Hollande et qu’il appelle à soutenir les macronistes ou les républicains mieux placés que LFI contre le RN car il voit celui-ci comme un danger pour l’image internationale de l’impérialisme français.

Le dégoût pour le nid de serpents du NFP est bien réel. Malgré cela, beaucoup de militants pensent qu’il faut d’abord stopper le RN dans les élections, le NFP étant dans l’immédiat le seul moyen – ils alimentent ainsi, à leur corps défendant, le vote RN !

Comment organiser la lutte contre le RN

Que faire alors pour stopper la réaction ? Il faut d’ores et déjà commencer à construire un pôle ouvrier luttant pour mobiliser la classe ouvrière pour ses propres intérêts. Mais cela requiert une rupture vers la gauche avec les mélenchonistes eux-mêmes. Prenons la défense des quartiers. Cette défense, c’est-à-dire le combat contre l’oppression et ségrégation raciste des minorités, est la clé pour unifier la classe ouvrière comme une force indépendante contre les capitalistes. L’impérialisme français pourrissant est incapable d’intégrer les jeunes issus de l’immigration, qui sont condamnés à la misère et à la ségrégation dans les banlieues. Afin de maintenir la classe ouvrière divisée et affaiblie, c’est surtout la minorité musulmane que vise la bourgeoisie comme l’ennemi intérieur à abattre. En s’appuyant sur cette division, elle rabaisse les conditions de vie et de travail de l’ensemble de la classe ouvrière.

C’est pourquoi, pour commencer à se battre pour unifier la classe ouvrière et à organiser son auto-défense contre la bourgeoisie, il faut prendre activement la défense des quartiers contre la montée sécuritaire raciste allant de Roussel à Macron et Bardella. Il faut se mobiliser pour l’amnistie des jeunes qui se sont révoltés l’année dernière, pour libérer ceux qui restent en prison et aussi pour effacer les condamations de leur casier judiciaire. Il y a un an, Mélenchon a, tout à son honneur, refusé d’appeler au calme et il a dénoncé la terreur raciste des flics. Mais ensuite, face à la répression massive, il a refusé de faire quoi que ce soit en défense des milliers de jeunes incarcérés ! Pourquoi ? Parce que, dans le contexte actuel, défendre ces jeunes, qui se sont attaqués aux symboles de la République – les commissariats, les mairies, les écoles – c’est remettre en cause le républicanisme.

Quant à la Palestine, le rôle des mélenchonistes a été d’enfermer le mouvement dans un cadre impuissant d’appels à l’ONU, à promouvoir une intervention plus active, et indépendante des Américains, de la part de l’impérialisme français dans un but soi-disant pacificateur. Mélenchon n’ira jamais plus loin que cela parce que la libération nationale palestinienne face à l’État sioniste constituerait un très grave coup à la domination impérialiste de la région, mettant en cause le rôle de l’impérialisme français lui-même. L’affaiblissement de l’impérialisme et la libération de la Palestine sont manifestement dans l’intérêt de tous les travailleurs et des minorités ici. Il faut aussi exiger le retrait des troupes impérialistes françaises du Liban, en opposition directe au programme présidentiel de Mélenchon, repris par le NFP.

Si Mélenchon est si inconséquent dans ses déclarations anti-impérialistes et antiracistes, c’est parce qu’il reste un fervent partisan du rôle « civilisateur » de l’impérialisme français et de la « laïcité républicaine » dirigée entièrement contre la minorité musulmane. Il faut exiger en particulier l’abrogation de la loi de 2004 interdisant le voile, ainsi que l’interdiction de l’abaya. Il faut se battre pour la levée de toutes les poursuites pour antisémitisme ou apologie du terrorisme contre les militants pro-Palestine.

Les retraites ? Mélenchon a travaillé pour donner une aura de combativité aux bureaucrates syndicaux traîtres avec une certaine radicalité oratoire (« On bloque tout ! »). Il le faisait toujours en restant dans un cadre tolérable pour la bourgeoisie, et respecté scrupuleusement par les bureaucrates syndicaux, de grèves qui n’ont jamais affecté sérieusement aucune branche de l’économie et de mobilisations festives impuissantes. (Voir « Palestine, quartiers, retraites : LFI paralyse les luttes », Le Bolchévik n° 234, décembre 2023.)

Aucune leçon n’a été tirée dans les syndicats ni dans l’extrême gauche de ces défaites qui ont énormément contribué à l’affaiblissement du mouvement ouvrier et à la montée vertigineuse du RN. Et la leçon centrale est celle-ci : l’impérialisme français en plein déclin doit s’attaquer à chaque acquis des travailleurs. La réalisation de même les revendications les plus modestes des exploités, que ce soit la retraite à 60 ans ou l’augmentation significative du SMIC, requiert de faire plier les capitalistes. Mais une telle perspective est absolument taboue pour les mélenchonistes et les bureaucrates, qui considèrent par contre que la domination de la bourgeoisie est une loi universelle.

La tâche centrale maintenant est de construire des pôles oppositionnels au sein des syndicats comme les noyaux d’une future direction révolutionnaire dont le point de départ soit les intérêts et le pouvoir des travailleurs. Pour reconstruire la puissance des syndicats, il faut revenir aux méthodes de lutte de classe qui ont été reniées depuis des années par les bureaucrates syndicaux, les mélenchonistes et toutes les directions actuelles du mouvement ouvrier au nom de la compétitivité du capitalisme français : piquets de grève que personne n’ose franchir, caisses de grève pour desserrer l’étranglement financier des grévistes, campagnes de syndicalisation intégrant les intérimaires et les sous-traitants derrière la revendication d’un statut égalitaire pour tous, unification syndicale, etc.

Contre toutes les composantes du NFP (y compris le NPA-Besancenot/Poutou), il faut s’opposer frontalement non seulement à l’OTAN mais crucialement à l’UE, le principal instrument actuel des impérialistes français pour s’attaquer aux travailleurs ici et piller l’économie des pays plus pauvres d’Europe. Les travailleurs sont parfaitement conscients que c’est à travers l’UE qu’on leur fait les poches ; la capitulation de l’extrême gauche devant les libéraux sur l’UE contribue à pousser une partie de ces travailleurs dans les bras de Bardella et sa démagogie souverainiste. L’enjeu de la guerre en Ukraine est de savoir qui va piller et opprimer l’Ukraine, la bourgeoisie russe ou les impérialistes occidentaux. Le soutien aux efforts de guerre de l’OTAN et l’UE est contraire aux intérêts du prolétariat, que ce soit ici ou en Ukraine. La seule issue favorable aux travailleurs est de se battre pour transformer cette guerre réactionnaire en guerre civile contre les oligarques russes d’un côté et les larbins ukrainiens des impérialistes de l’autre.

L’échec des campagnes de l’extrême gauche

Les candidatures indépendantes de l’extrême gauche ne risquaient pas de gagner les élections, mais elles auraient pu être un facteur prometteur pour l’avenir si elles avaient été utilisées pour unir et focaliser nos efforts en présentant aux travailleurs une voie de lutte indépendante contre le RN en rupture avec le Front populaire. Au-delà des élections, cela aurait permis de jeter les bases pour réarmer les travailleurs face à la réaction dans la période tumultueuse à venir.

Pour ces raisons, nous avons appelé LO, le NPA-R et RP à former un bloc ouvrier au niveau national en rupture avec le Front populaire (lettre ouverte de la LTF, 11 juin). RP a fait un effort minimal en proposant aux mêmes organisations « un front électoral d’indépendance de classe ». Le NPA-R a fait un effort beaucoup plus conséquent pour parvenir à un accord avec LO. Il a renoncé à faire campagne pour ses propres candidats dans 46 circonscriptions, appelant dès le début à voter LO partout sauf dans les 29 circonscriptions où il faisait campagne. Il proposait un axe correct d’opposition au front populaire pour une campagne unitaire : « l’important pour nous, est de montrer que nous sommes opposés au Front populaire, car sa politique est totalement contradictoire à la nôtre. L’important est d’affirmer l’existence d’un courant communiste, révolutionnaire et internationaliste » (lettre à LO, 12 juin). LO a refusé toute alliance.

RP ne se présentait que dans une circonscription, sûre pour le Front populaire, de Seine-Saint-Denis. Trois jours avant l’élection, RP a finalement appelé du bout des lèvres (une petite phrase à la fin d’un article sur internet) à voter LO dans les 549 circonscriptions où LO présentait des candidats et pas RP. Pour notre part, étant donné l’échec de notre effort pour une campagne unitaire, nous avons appelé à voter indistinctement pour les trois (déclaration de la LTF, 19 juin) et nous avons activement fait campagne pour eux.

Le sectarisme de LO a saboté la possibilité d’une campagne unitaire de l’extrême gauche et a miné sa propre campagne. Le résultat a été des candidatures de témoignage disparates, en concurrence les unes avec les autres. Ainsi, elles se sont résignées à la marginalité, avec un résultat électoral en conséquence. Cette marginalité était même revendiquée par avance par LO, qui avait répondu aux propositions du NPA-R : « nous ne sommes pas en mesure de peser de la moindre façon dans la situation politique actuelle, que nous soyons ensemble ou séparés. Autant alors que chacun puisse mener sa campagne comme il l’entend » (lettre de LO au NPA-R, 11 juin). Voilà une déclaration de faillite politique complète, comme si le programme communiste révolutionnaire n’avait rien à offrir aux travailleurs ici et maintenant.

Cela dit, le véritable obstacle à un bloc prolétarien de ces trois organisations était qu’aucune d’entre elles ne cherchait à utiliser la campagne pour pousser en avant une rupture avec LFI, l’épine dorsale du Front populaire. Anasse Kazib a sapé lui aussi sa propre campagne en affirmant explicitement le 19 juin : « On n’est pas là en opposition au front populaire, c’est pas ça qui a motivé notre candidature. » Pourquoi alors faire une campagne séparée ? Le seul intérêt de la campagne de Kazib était précisément son opposition formelle au front populaire.

En ce qui concerne le NPA-R, sa lettre à LO du 12 juin était malheureusement beaucoup plus à gauche que sa campagne sur le terrain. Le NPA-R pouvait très bien dénoncer les trahisons d’un Hollande, un Jospin ou un Mitterrand. Ce qu’il était incapable de faire, c’est de s’en prendre à ce qui attire les jeunes des quartiers et les militants propalestiniens vers Mélenchon. Tant qu’il ne fera pas cela il ne pourra pas commencer à égratigner l’autorité politique de Mélenchon. De plus, la position du NPA-R de soutenir l’Ukraine, dans une guerre réactionnaire des deux côtés, le plaçait dans le même marais pro-impérialiste que le NFP.

LO a insisté à juste titre, lors du meeting de campagne à Paris le 22 juin, que le NFP pave la voie au RN. Elle critique aussi correctement le rôle des mélenchonistes de réhabiliter les figures de la gauche du passé (LFI, spécialiste en « ravalement de façades »). Mais évidemment LO ne pouvait pas s’attaquer aux points forts de Mélenchon, notamment la question des quartiers qui a construit l’hégémonie de LFI dans les banlieues du pays, vu que la ligne de LO sur cette question est en fait à droite de Mélenchon (voir Le Bolchévik n° 235, mai 2024). Ni LO ni le NPA-R ni RP ne sont capables d’attaquer concrètement le rôle traître des mélenchonistes en tant que la force politique centrale, aux côtés de la bureaucratie syndicale, qui a paralysé les luttes des travailleurs dans toute la dernière période et qui, en tant que la composante la plus à gauche et ayant le plus d’autorité parmi les travailleurs et les opprimés, continuera à les paralyser.

LO a terminé de façon pitoyable sa campagne routinière en renonçant explicitement à jouer un rôle d’avant-garde contre le NFP, déclarant pour le deuxième tour : « Les électeurs de Lutte ouvrière peuvent vouloir voter pour un candidat du Nouveau Front populaire contre le RN. Si c’est le cas, ils peuvent le faire sans en être gênés » (1er juillet). De toute évidence, « le camp des travailleurs » de LO était conçu pour être levé à la fermeture des bureaux de vote au premier tour.

Le NPA-R a été encore plus explicite dans sa capitulation :

« Là où néanmoins une candidature de LFI ou du PCF ferait face au RN, ou là où exceptionnellement une candidature d’autres partis de gauche le justifierait, nous appellerons à voter pour ces candidatures. Sans aucune confiance dans la politique que mènera l’alliance électorale que représente le Nouveau Front populaire, mais par solidarité avec des électeurs et électrices dont c’est le choix et qui sont souvent des camarades de lutte. » (Communiqué du 1er juillet)

Camarades du NPA-R : comment pouvez-vous concilier cela avec vos déclarations de campagne que « l’important pour nous, est de montrer que nous sommes opposés au Front populaire » ou encore « 40 ans de front républicain = 40 % pour le RN » ?

À ce jour RP a déjà publié deux articles sur le résultat du premier tour où référence est discrètement faite dans l’un d’eux, en bas de page, à un article de 2017 contre le front républicain – mais tout en évitant soigneusement de donner la moindre consigne de vote pour aujourd’hui ! C’est en soi une capitulation devant le NFP. Nous espérons que RP va se ressaisir, mais la campagne de Kazib ne laisse guère de place à l’optimisme.

Un programme de lutte contre le RN

Cette campagne a montré l’état d’affaiblissement et de désorientation politique de l’extrême gauche. Le mouvement ouvrier et les opprimés vont faire face dans l’avenir immédiat à de très violentes attaques. Il faut fondamentalement et de toute urgence changer de cap. Pour commencer dès maintenant à construire des pôles oppositionnels pour former une direction alternative aux mélenchonistes et aux bureaucrates syndicaux, nous proposons aux militants de l’extrême gauche les mots d’ordre suivants :

  • Expropriation des banques !
    Économie planifiée pour réindustrialiser le pays !
  • À bas l’OTAN et l’UE !
    Aucune aide militaire à l’Ukraine !
    À bas l’impérialisme français !
  • Libération palestinienne !
    Levée des inculpations contre les militants pro-Palestine !
  • Défense des quartiers !
    Amnistie pour tous les jeunes emprisonnés suite à la révolte de 2023 !
  • À bas les lois séparatisme et immigration !
    Pleins droits de citoyenneté pour tous les immigrés !
  • À bas l’interdiction du voile et de l’abaya !
  • Indépendance kanak socialiste !
    Libération de tous les militants kanak !
  • Pour le pouvoir des travailleurs !