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La tâche qui s’impose aujourd’hui, c’est de défendre la démocratie pour les travailleurs face à la réaction, c’est-à-dire notre droit de prendre le côté des Palestiniens face au génocide sioniste et de défendre la gauche et les quartiers contre la répression. Pour cela nous avons un levier car un spectre hante Macron et la bourgeoisie française : qu’une mobilisation des travailleurs et des quartiers fasse de l’ombre à Jupiter lors des Jeux olympiques de l’été prochain avec des transports en grève, des poubelles non ramassées en pleine chaleur estivale et des hordes d’« islamogauchistes » marchant partout dans Paris pour Gaza ! L’image de la République et de l’« art de vivre à la française » serait affreusement ternie aux yeux du monde et, pire encore, s’envoleraient les affaires juteuses que convoitent Air France, Airbnb, LVMH ou Accor.

C’est dans ce contexte que, en menaçant de faire grève, les cheminots ont obtenu un accord de fin de carrière revenant en (petite) partie sur la réforme des retraites ; les contrôleurs aériens auraient de même obtenu un accord salarial avantageux aux dires des bureaucrates du syndicat. Le gouvernement, craignant que tout cela ne donne des idées au reste de la classe ouvrière, vient d’annoncer que le PDG de la SNCF ayant signé l’accord serait viré dès la fin des Jeux. Il réprime de tous les côtés en utilisant à fond l’arsenal « antiterroriste » accumulé depuis des années par le pouvoir (notamment sous Hollande), espérant ainsi parvenir à mater les travailleurs pour qu’ils se tiennent tranquilles pendant tout l’été et la durée des Jeux.

Les Jeux olympiques sont bien en ce moment le talon d’Achille de la bourgeoisie – c’est le moment pour les travailleurs de chercher à en tirer parti en ripostant précisément sur ce terrain : soit il amnistie les jeunes des quartiers condamnés depuis juillet dernier et renonce à toutes les poursuites pour « antisémitisme » et « apologie du terrorisme » qui visent non seulement la jeunesse mais aussi des centaines de syndicalistes et de militants de gauche, soit le spectre de la mobilisation des travailleurs et des quartiers pendant les Jeux devient réalité. À notre tour de ne pas faire de cadeau : Pas de démocratie ? Pas de JO !

Révolution permanente appelle, comme nous, à un front large pour la défense des travailleurs et des quartiers, mais jusqu’à présent cet appel manquait de point d’appui. Nous proposons à la gauche, notamment Lutte ouvrière et Révolution permanente, de prendre à bras-le-corps une telle campagne sur les JO. Nul doute qu’elle serait populaire et pourrait rapidement faire boule de neige : il y a des millions de travailleurs et d’opprimés dans ce pays qui voudraient se défendre contre les attaques qui pleuvent sans arrêt contre eux et faire quelque chose pour la Palestine maintenant, et qui adoreraient voir Macron humilié devant le monde entier.

Une telle campagne mettrait les mélenchonistes et les bureaucrates syndicaux au pied du mur, entre leurs prétentions à diriger les travailleurs et les opprimés et leur loyauté sans faille à la République et sa plus grande gloire internationale. Ils sont sous une énorme pression, entre le mécontentement à la base et leur engagement sincère et répété à tout faire pour contribuer à l’image de l’impérialisme français dans le monde. C’est pourquoi une campagne liant la bonne tenue des Jeux au retrait des mesures antidémocratiques et répressives non seulement ferait avancer la défense de la classe ouvrière et des minorités contre la répression, elle permettrait aussi de faire avancer la lutte pour la nouvelle direction révolutionnaire dont ont besoin les travailleurs.