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https://iclfi.org/pubs/lb/235/grece

Nous reproduisons ci-après une déclaration de nos camarades du Groupe trotskyste de Grèce du 23 avril.

Le gouvernement de Nouvelle Démocratie [droite] a perdu des points dans les sondages à cause de la dissimulation du crime de Thèbes [où une collision ferroviaire a fait 57 morts il y a un an], de l’inflation, des attaques contre la santé, etc. Pendant ce temps le PASOK et SYRIZA, avec quelques fluctuations dans leurs résultats électoraux, ne réussissent pas, pour l’essentiel, à profiter du mécontentement qui imprègne la société grecque ; ils glissent de plus en plus vers la droite pour gagner des voix dans l’électorat plus conservateur. Le parti qui semble avoir le vent en poupe est la Solution grecque, d’extrême droite. Entre-temps le mouvement ouvrier est affaibli et divisé.

Ce qu’il faut, c’est un autre pôle venant du mouvement ouvrier, le rassemblement des forces de la gauche tant pour confronter les attaques que pour développer la lutte des masses opprimées contre l’UE et contre le gouvernement.

ANTARSYA a appelé à « un large rassemblement des forces de la gauche anticapitaliste et pour le renversement du capitalisme dans et après les prochaines élections européennes » (5 avril). Nous sommes d’accord avec cet appel mais, pour construire un mouvement ouvrier puissant contre l’UE et le gouvernement, ANTARSYA doit étendre cet appel au KKE, pour une alliance KKE / ANTARSYA.

Pour pouvoir réaliser cette unité de classe si nécessaire, il y a deux conditions : d’abord, ANTARSYA et les partis qui en font partie doivent désavouer publiquement leur capitulation devant SYRIZA depuis 2015 au moins, et jusqu’à ce jour. Dernier exemple : le SEK [Parti ouvrier socialiste, lié au SWP britannique et faisant partie d’ANTARSYA] a appelé à voter SYRIZA et PASOK au deuxième tour des élections municipales [d’octobre dernier] (« Lénine est d’actualité contre le sectarisme », Ergatiki Allilenguii n° 1594). Le NAR [Nouveau courant de gauche, ancienne scission du KKE et l’autre composante principale d’ANTARSYA] critique le SEK mais refuse en même temps de mener la lutte indispensable pour briser cette collaboration de classe. Tout cela alors que le SEK exprime simplement la capitulation la plus ouverte d’ANTARSYA devant la bourgeoisie. De plus, le NAR écrivait en 2015 que la victoire de SYRIZA « exprime l’espoir en une orientation politique plus favorable au peuple » et que cela avait « une importance particulière » que le peuple ait « blackboulé ND et PASOK » (résolution du Comité politique du NAR, 31 janvier 2015).

Comme l’écrit à juste titre ANTARSYA, la gauche doit tirer « des conclusions claires du "tout premier gouvernement de gauche" » [celui de SYRIZA en 2015]. C’est-à-dire l’indépendance de classe vis-à-vis de SYRIZA mais aussi du PASOK. Ce n’est qu’ainsi qu’elle pourra avoir une audience dans la base prolétarienne du KKE, qui très justement ne fait pas confiance à ANTARSYA à cause de son soutien direct et indirect à la bourgeoisie. La deuxième condition, c’est que le KKE doit lutter contre les impérialistes et pour la sortie immédiate de l’UE, et non dans l’avenir.

Nous luttons pour que le mouvement ouvrier s’unifie derrière un programme mettant la lutte contre l’asservissement impérialiste au centre de sa stratégie avec l’indépendance de classe. C’est seulement derrière ce programme qu’on peut forger l’unité à laquelle aspirent tant les masses pour développer la lutte contre le gouvernement et contre l’UE.