https://iclfi.org/pubs/lb/240/kanaky
30 juillet – Il y a un an, nous écrivions que les dirigeants du FLNKS « ont montré dans les faits que leur but n’est pas l’indépendance mais la pérennisation des accords de Nouméa, avec les sinécures gouvernementales qui vont avec » (Le Bolchévik n° 236, août 2024). Malheureusement, les leaders nationalistes nous ont donné raison en s’engageant à défendre, le 12 juillet dernier, les « accords de Bougival », renonçant ainsi officiellement à la lutte pour l’indépendance de Kanaky.
La boucle est bouclée. Ces nouveaux accords pérennisent explicitement la domination coloniale française sur l’archipel sans la moindre promesse de nouveaux référendums sur l’indépendance. Ils élargissent progressivement le corps électoral à davantage de colons français. La province Sud dominée par les loyalistes voit son poids renforcé, et l’autonomie accrue des provinces permet à Backès d’avancer dans son projet d’apartheid (elle a déjà supprimé les subventions permettant aux Kanak de la province Nord ou des Îles d’aller au lycée à Nouméa). La France peut revenir à la doctrine Mesmer de noyer l’élément kanak dans un peuplement blanc, et d’ailleurs Backès la revendique ouvertement. En réalité on revient à la situation politique des années 1970.
Sur le plan économique, les accords promettent à la fois la « relance d’une activité de transformation du nickel en province Nord dans l’objectif d’équilibre du territoire » et la « facilitation de l’export de minerai ». En fait c’est l’un ou l’autre. Les ex-« marxistes » du Palika avaient pour ligne fondamentale le développement économique du pays, basé sur la transformation du nickel sur place ou tout au moins avec des capitaux contrôlés par les Kanak ; or l’usine du Nord vient de fermer l’an dernier et il n’y a rien de concret pour la rouvrir.
Sous quel prétexte les dirigeants nationalistes ont-ils donné leur assentiment à ces accords pourris ? Parce que ces derniers créent un « État de la Nouvelle-Calédonie » complètement bidon « inscrit dans la Constitution de la République française ». Certaines compétences régaliennes pourraient être transférées après un vote à une majorité des deux tiers au parlement de la colonie – ce qui ne va jamais arriver. L’ONU (si ce nid de brigands impérialistes existe encore d’ici quelques années) pourrait à terme reconnaître le nouvel « État » (tout comme l’inexistant « État palestinien »).
Tout ce que le FLNKS a en réalité obtenu c’est la « libération » de Christian Tein et quelques autres camarades, qui restent déportés en France et poursuivis. Il n’y a même pas de loi d’amnistie prévue. Cela a suffi, avec les mesquines sinécures qui viendront avec l’ « État de Nouvelle-Calédonie » pour faire capituler les dirigeants nationalistes sur toute la ligne.
Les vagues promesses de « développement » et « relance de l’économie » ne valent rien. Bien au contraire, Macron et Bayrou se préparent à imposer une austérité draconienne. Le joug colonial français n’a rien d’autre à offrir aux masses coloniales qu’une misère abjecte, la répression et l’oppression raciste. Il y a un fossé énorme, et grandissant, entre les prétentions de l’impérialisme français à continuer à jouer un rôle global et son économie pourrissante, centrée sur la spéculation, les armes et le luxe. Pour essayer de se maintenir parmi les puissances qui dominent le monde, les capitalistes français doivent s’attaquer aux conditions de vie des travailleurs et des opprimés en métropole et dans chaque colonie.
On ne peut pas se battre, ici en métropole, pour défendre nos emplois, nos salaires, nos retraites, etc., tout en restant indifférent aux déprédations de ces mêmes capitalistes et de leur gouvernement en Kanaky, en Martinique et ailleurs ! Chaque coup asséné par les militants kanak à l’État français mettra le mouvement ouvrier en France en meilleure position pour se battre et, à l’inverse, chaque défaite du mouvement kanak renforce notre ennemi commun : l’impérialisme français. La lutte du peuple kanak pour sa libération est dans l’intérêt matériel immédiat des travailleurs en France !
Matignon, Nouméa, Bougival… ça suffit avec les accords pourris !
Les nouveaux accords sont si sournois qu’il semble certain qu’une majorité du FLNKS va les rejeter. L’Union calédonienne, colonne vertébrale du FLNKS, a déjà annoncé son rejet « en bloc » des accords. L’USTKE, qui a eu une AG extraordinaire le 24 juillet afin de prendre « une position syndicale et politique claire » sur les accords, n’a pas encore osé s’exprimer publiquement, autant que nous sachions. Le Palika, l’Union progressiste en Mélanésie et le Rassemblement démocratique océanien soutiennent, eux, la trahison à Bougival. La convention du FLNKS est censée avoir lieu le 9 août. Le FLNKS va sans doute scissionner, et il faut le scissionner, mais sur des bases politiques claires.
Il faut rompre avec les traîtres « bougi-valets » et tous ceux qui les soutiendraient ! C’est, de toute évidence, la condition préalable à toute stratégie capable de conduire à la victoire. Mais cela ne suffit pas. Les nouveaux « dissidents » à la tête des organisations nationalistes ne font que chercher un accord un peu moins pire qui maintiendrait Kanaky sous souveraineté française mais en obtenant, peut-être, encore plus de phrases creuses d’ « autodétermination ». Ça fait 40 ans que les impérialistes promettent la même chose, et on voit où cela a mené. Non ! Pour reconstruire le mouvement pour l’indépendance kanak, il faut aussi rompre avec ceux qui critiquent les accords de Bougival tout en s’accrochant à ceux de Nouméa. Maintenir l’unité avec eux équivaut à condamner le mouvement indépendantiste à la paralysie, la démoralisation et la défaite. Pour forger une nouvelle direction, il faut partir de la prémisse que tout accord avec la puissance coloniale, autre qu’entérinant l’indépendance totale et le retrait de la soldatesque française, sera contraire aux intérêts des Kanak et des caldoches pauvres.
Une trahison annoncée
Une partie des dirigeants, comme ceux de l’UC, se disent surpris, mais cela faisait des mois que Manuel Valls (ce fanatique chauvin islamophobe) annonçait le projet d’un deal consistant à faire de Kanaky un simple protectorat français, une sorte d’ « État associé » à la Porto Rico (assujetti, lui, à l’impérialisme américain). Et pendant tous ces mois les dirigeants du FLNKS se félicitaient de l’ « avancée » des négociations. À la tête de la délégation kanak à Bougival se trouvait Emmanuel Tjibaou – le fils de Jean-Marie Tjibaou, signataire des accords de Matignon en 1988 dont le but n’était autre que de mettre fin à la lutte du peuple kanak pour sa libération et corrompre les dirigeants indépendantistes. Emmanuel Tjibaou, député du NFP, a d’ailleurs refusé de voter pour la motion de censure contre le gouvernement Barnier l’an dernier (tout comme le loyaliste Nicolas Metzdorf), se montrant « satisfait de la nouvelle approche du gouvernement sur le dossier calédonien » (France Info, 4 décembre 2024). Avec de telles références, on s’attendait à quoi ?
Au vu de cette abjecte trahison, les dirigeants nouvellement dissidents du FLNKS se savent incapables de contrôler leur base, qui s’est sacrifiée pendant des décennies dans la lutte contre la puissance coloniale – y compris en mai 2024. Mais il s’agit d’une trahison annoncée de longue date. Depuis la signature des accords de Matignon, puis celle des accords de Nouméa en 1998, qui repoussaient l’indépendance aux calendes grecques au moyen de trois référendums truqués culminant en 2021, les dirigeants du FLNKS – notamment ceux de l’UC – ont trahi le combat pour une Kanaky libre et socialiste en s’accommodant aux impérialistes français. Ils se sont progressivement intégrés au système colonial en démobilisant les militants par des promesses creuses en échange de quelques privilèges.
En 2020 le FLNKS, soucieux de se montrer une force capable de gouverner l’archipel sous l’autorité de l’État colonial, s’est plié devant la gestion meurtrière et anti-ouvrière de la pandémie de Covid par Macron. Il fallait au contraire mobiliser l’ensemble du peuple pour montrer le caractère maléfique du pouvoir colonial français, et que le peuple de Kanaky devait prendre lui-même en charge la lutte pour sa santé et l’ensemble de son existence grâce à l’indépendance.
Au lieu de cela le FLNKS a soutenu les confinements, remettant la santé et tout le sort du peuple entre les mains de l’État français. La décision d’appeler à l’abstention au troisième référendum sur l’indépendance – le dernier prévu par les accords de Nouméa –, alors que les loyalistes avaient de bonnes raisons d’en craindre le résultat, en a découlé directement. La raison invoquée pour l’abstention – les cérémonies de deuil traditionnelles kanak – ne reflétait que la fausse conscience des dirigeants du FLNKS. Il n’y aurait pas eu de meilleur hommage aux victimes de la gestion coloniale que de se mobiliser massivement en votant pour l’indépendance.
Nous avons à l’époque appelé à voter pour l’indépendance, tout en expliquant que, même en cas de victoire du vote indépendantiste, les impérialistes français ne renonceraient pas pacifiquement à leur domination coloniale. La campagne du référendum (empêchée par les confinements mis en place par le FLNKS lui-même) aurait dû être un moyen d’organiser la lutte, et le vote massif pour l’indépendance une démonstration de force. À l’inverse, l’appel du FLNKS à l’abstention n’a conduit qu’à la démobilisation des forces indépendantistes face aux impérialistes français, déterminés, eux, à rester maîtres du Caillou.
La révolte spontanée des jeunes Kanak en mai 2024 contre le dégel du corps électoral, qui rendrait le peuple kanak minoritaire électoralement dans son propre pays, aurait pu marquer un tournant, mais la réponse des dirigeants nationalistes a été au contraire d’accélérer leur processus de capitulation.
Ici et en Kanaky, il faut organiser un pôle anti-impérialiste
Les impérialistes français ne vont pas partir du Caillou pacifiquement, par bonne volonté « décolonisatrice ». Il va falloir les chasser. Il faut en Kanaky une stratégie capable de polariser, d’abord, le mouvement nationaliste, mais aussi les caldoches et les « métros ». En France également il nous faut un programme capable de polariser le mouvement ouvrier contre les bureaucrates pro-impérialistes traîtres ainsi que les républicains de gauche de la France insoumise. Ici et là-bas, il nous faut un programme anti-impérialiste intransigeant, un programme communiste de lutte pour la libération nationale kanak !
Alors, que faire ? Notre petite organisation, à 17 000 km de Kanaky, ne prétend pas avoir toutes les réponses. Ce que nous pouvons faire, c’est de proposer l’esquisse fondamentale d’un programme pour reconstruire le mouvement. Les nouveaux accords doivent être confirmés par référendum en février 2026. Il faut d’ores et déjà commencer à organiser la campagne pour le rejet des accords lors du référendum. Il faut aussi commencer à organiser, pour les élections provinciales en Kanaky prévues en mai et juin 2026, une campagne d’opposition frontale à celle des signataires de Bougival et à ceux qui s’accrochent aux accords de Nouméa. La devise devrait être : Indépendance kanak et socialiste ! Il faut évidemment continuer à se mobiliser, notamment en interpellant les élus insoumis ici en France, pour l’amnistie de tous les militants kanak, en Kanaky et en métropole.
Il faut chercher à exploiter les contradictions sociales présentes dans l’archipel. Dans une société où la plupart du capital vient de la France et où les meilleurs emplois sont réservés au personnel directement importé de métropole, il y a une base matérielle pour rallier les caldoches, les « petits blancs » pauvres et autres minorités derrière les forces indépendantistes. La clé est, encore une fois, une perspective de lutte anti-impérialiste. Il faut revendiquer l’expropriation sans compensation et sous contrôle ouvrier de toute la filière minière en Kanaky, ainsi que la nationalisation de la terre et sa redistribution radicale par des comités paysans. De telles revendications aideraient à mobiliser les travailleurs et la petite bourgeoisie pauvre, en leur montrant que leur propre libération de l’exploitation et de la misère dépend de la libération nationale kanak.
Des mobilisations des travailleurs en France en soutien au mouvement indépendantiste kanak pourraient jouer un rôle crucial pour polariser les caldoches et les « métros » en Kanaky, et enfoncer un coin entre eux d’un côté et le pouvoir colonial de l’autre. Un pôle des révolutionnaires chercherait en tout cas à mobiliser les travailleurs des ports et des aéroports pour empêcher l’embarquement vers Kanaky de flics, de gendarmes et de leur matériel. Bayrou cherche à couper quelques milliards du budget ? Flics et gendarmes français hors du Caillou ! Fermeture des bases militaires en Kanaky !
Mélenchon « analyse »… et paralyse
L’obstacle central en France à cette perspective est constitué par la bureaucratie syndicale, dont les privilèges matériels requièrent la défense du statu quo impérialiste, et la France insoumise. Pendant de longues décennies, les dirigeants syndicaux ont saboté toute initiative venant de leur base en défense des masses coloniales. De son côté, Mélenchon s’est limité à affirmer sur X (12 juillet) que les insoumis procéderont à « une étude approfondie » des nouveaux accords, en ajoutant qu’ « il sera essentiel d’analyser les conséquences sur le statut constitutionnel de la France et de ses principes profondément bouleversés par ces dispositions ». Ce qui inquiète Mélenchon, ce sont les « principes bouleversés » de la République, « une et indivisible » !
Comme dans le cas des bureaucrates syndicaux, le problème fondamental des insoumis c’est qu’ils ont un pied dans chaque camp. D’un côté, ils prétendent soutenir les luttes des travailleurs et des opprimés en France, en Palestine, en Kanaky et ailleurs. En même temps, ils cherchent (en vain) à revigorer l’impérialisme français dans le monde, à redonner à la France sa puissance d’autrefois, ce qui signifie chercher à chaque pas à concilier les intérêts des travailleurs avec ceux des capitalistes et, très concrètement, maintenir le joug colonial français des Antilles à l’océan Pacifique en passant par l’océan Indien. Il y a parmi les insoumis des militants courageux mais, à cause de leur programme républicain de gauche, leur rôle est de paralyser les luttes et les conduire à la défaite.
Voyons par rapport à Kanaky. En mai 2024, face à la répression de la révolte kanak, Mélenchon encensait sur X les accords coloniaux de Matignon : « Président Macron, il est temps de faire les gestes qui apaisent. Soyez à la hauteur de Michel Rocard et François Mitterrand, de Tjibaou et Lafleur. » Eh bien, Mélenchon devrait être content : c’est précisément ça que Macron a fait !
La gauche trotskyste française rate le test
Nous avons vu comment l’impérialisme français n’a que misère, répression et oppression à offrir aux masses. Le peuple kanak, de son côté, s’est battu avec acharnement pour sa libération pendant un demi-siècle. Or aucune des organisations trotskystes en France (sauf nous de la LTF) ne cherche à faire de la lutte pour la libération nationale le levier fondamental pour la révolution socialiste. Le premier devoir des communistes en France est de se battre pour chasser l’impérialisme français des colonies. Comme le disait Marx, un peuple qui en opprime un autre ne saurait être libre !
L’extrême gauche française se limite à dénoncer les nouveaux accords (parfois de façon très correcte et tranchante, comme dans le cas de LO, voir Lutte Ouvrière n° 2972, 18 juillet), et à mettre en avant la solidarité morale. Mais comment faire avancer le mouvement ? Comment nous battre, nous en métropole, contre « nos propres » impérialistes ? Quels sont les obstacles ? La gauche trotskyste n’essaie même pas de répondre à ces questions.
Historiquement, Lutte ouvrière a toujours rejeté les luttes de libération nationale, les opposant artificiellement à la lutte pour le socialisme, alors qu’il s’agit de les fusionner en se battant pour l’hégémonie communiste du combat pour l’indépendance. Néanmoins les militants de LO se sont prononcés de façon répétée en juin dernier, lors d’un meeting sur Kanaky dans le cadre de leur fête à Presles, pour l’indépendance de Kanaky. C’était un pas en avant ! Mais maintenant qu’il est clair que le mouvement kanak se trouve dans l’impasse, sans direction et sans perspectives, LO se tait à nouveau sur la question de l’indépendance. Pourquoi ? Parce que cela signifierait confronter la bureaucratie syndicale chauvine en France, ainsi que les républicains mélenchonistes. Au lieu de cela, LO préfère se réfugier dans l’orthodoxie stérile, répétant ad nauseam qu’il faut « renverser le capitalisme ».
Cela vaut aussi pour le NPA-R. Il a publié plusieurs articles (assez superficiels) dénonçant les accords et disant que « de nouvelles révoltes sont à prévoir » (13 juillet). Point barre. Il est sidérant de lire des articles de militants qui se disent communistes révolutionnaires en métropole, qui prévoient des révoltes dans une colonie de « nos propres » impérialistes, et qui ne se soucient pas de même essayer de donner la moindre directive, le moindre mot d’ordre aux travailleurs que ce soit ici ou en Kanaky. C’est abandonner la direction de la lutte aux dirigeants kanak (et ici aux mélenchonistes).
Révolution permanente a publié un article (18 juillet) sur l’accord dont la dénonciation est, elle aussi, parfaitement correcte. Mais, comme LO et le NPA-R, RP évite la conclusion obligée : polariser le mouvement pour pousser en avant la rupture avec ceux qui trahissent la lutte en Kanaky, et avec les mélenchonistes en France. Au contraire de cela, RP se lamente que l’État français « a cherché à diviser le FLNKS autour de la question du statut qu’il était possible d’obtenir par un processus de négociations ». En voilà une nouvelle ! Les impérialistes chercheront toujours à corrompre les dirigeants des mouvements pour la libération des colonies, ainsi que les dirigeants du mouvement ouvrier (les bureaucrates). La réponse de militants doit être de chasser du mouvement ceux qui ont montré, dans les faits, qu’ils sont les lieutenants de l’impérialisme !
Dans la mesure où RP essaie de donner une perspective, elle se limite à saluer la combativité :
« Face à la radicalité de l’État français et de la droite coloniale, celle exprimée par la jeunesse kanak qui s’est soulevée les mois derniers et qui a fait trembler l’impérialisme français a montré la voie à suivre pour mettre un terme à 172 ans de domination coloniale et arracher le droit à une véritable autodétermination. »
Nous ne sommes pas d’accord, camarades. Nous saluons, certes, la radicalité des jeunes Kanak, et considérons leur révolte entièrement justifiée. Mais la radicalité ne suffit pas. Les révoltes spontanées, et donc désorganisées, ne conduiront pas à la victoire, comme l’ont aussi montré les révoltes des quartiers ici en France en 2005 et 2023. Aujourd’hui en Kanaky, quand une partie de la direction du mouvement a trahi, que l’autre se trouve en prison ou en procès en Kanaky ou en métropole, et qu’il n’y a pas de perspective claire, la tentation sera forte de s’engager dans des actions aventuristes sans lendemain. Il faut éviter que tombent ainsi les militants les plus dévoués !
Nous considérons que la meilleure façon d’aider à reconstruire le mouvement indépendantiste kanak depuis la métropole consiste à : 1) chercher à mobiliser les travailleurs ici pour l’amnistie des prisonniers kanak et en soutien à l’indépendance kanak et socialiste, en montrant une voie prolétarienne pour surmonter les obstacles ; et 2) chercher à donner aux militants kanak quelques éléments fondamentaux d’un programme pour pousser en avant le mouvement sur la base des leçons du marxisme révolutionnaire, dans le processus de construire une direction anti-impérialiste de la lutte pour la libération nationale kanak.