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Nous avons rendu hommage et porté un toast à notre camarade Bob lors du plénum de notre Comité exécutif international le 13 avril. Nous reproduisons ci-dessous la traduction des mots prononcés à sa mémoire par notre camarade Herminio Sánchez.

Comme vous le savez, notre camarade Bob Cole de la LTF est décédé lundi. Il était membre du parti depuis plus de 47 ans.

Il était né en 1955 dans une famille de la classe moyenne à Toronto (son père était enseignant), où il est allé à l’école avec notre camarade Anna. Il a commencé à se politiser au milieu des années 1970 en participant à un groupe d’étude universitaire sur Le capital de Marx. Il a ensuite déménagé en 1977 à Londres pour faire ses études à la London School of Economics. Il a adhéré au London Spartacist Group, avec lequel il a pris part à la conférence de fusion au début de 1978 qui a fondé notre section britannique, la Spartacist League/Britain.

Son nom de parti était Carlyle, ce qui reflétait sans doute le fait qu’il avait un diplôme de littérature et qu’il a été toute sa vie un passionné de lecture. Il a commencé à diriger notre travail sur le campus de la LSE avec Anna. L’un des principaux contacts qu’il a contribué à recruter n’était autre que la camarade Eibhlin. Il a déménagé à Birmingham au début de l’année 1980, où il a participé aussi au recrutement de Mick.

Il est ensuite parti pour Sheffield, où il était conducteur de bus. Cela rentrait dans le cadre de nos efforts pour nous enraciner dans le prolétariat britannique, dont Sheffield était un centre névralgique au milieu d’un important district minier. Cette expérience l’a beaucoup marqué et il en parlait souvent, en particulier lorsque nous discutions de questions syndicales encore des années plus tard au sein de la LTF. Il était à Sheffield lors de la grande grève des mineurs de 1984-1985, où par exemple il a cherché à mobiliser des chauffeurs de bus en solidarité avec les mineurs en grève.

Il s’est ensuite installé à Dublin pour créer le Dublin Spartacist Group, dont il est devenu la principale figure, au point que, même des années plus tard, les militants de gauche de Dublin désignaient nos camarades comme « les gens de Bob Carlyle ». La question de l’Irlande est devenue un élément central de sa vie, non seulement sur le plan personnel (il s’est alors marié avec Denise et a eu son fils, Aaron), mais aussi sur le plan politique. Il a continué à lire et à parler de l’Irlande jusqu’à la fin de sa vie, et c’est une cruelle ironie qu’il soit mort quelques jours avant que nous nous débarrassions des Thèses sur l’Irlande et que nous adoptions enfin une ligne marxiste pour une république ouvrière irlandaise unifiée. Il aurait sans aucun doute été ravi du résultat de ce plénum et peut-être particulièrement fier que ce soit la camarade Eibhlin qui ait autant contribué à mener ce travail à son terme.

En 1998, il s’est installé en France, où il vivait avec Dominique, alors notre camarade, et il est devenu membre du Comité central de la LTF pendant de nombreuses années. Il travaillait comme enseignant et était très apprécié de ses élèves pour son enseignement de la littérature. Au sein du parti, il était impliqué dans de nombreux domaines de notre travail, y compris le travail public et les contacts. Il a toujours figuré parmi nos meilleurs vendeurs et il était important pour lui de transmettre son savoir aux jeunes générations.

Il avait toujours une contribution à apporter sur les interactions que nous avions avec les autres groupes de gauche et sur notre presse, avec des commentaires souvent mordants sur les projets d’articles. Il a également contribué activement jusqu’au bout à l’entretien de notre local ainsi que de notre bibliothèque et de nos archives.

Au milieu des années 2000, il a épousé sa femme Jennefer et il était très heureux. Il parlait aussi avec beaucoup d’affection des trois filles de Jenn, qu’il a contribué à élever comme si elles étaient les siennes. Et en 2009 son fils Aaron s’est installé à Paris, ce qui a également été très important pour Bob.

Sans doute marqué par la question de l’Irlande, il s’est particulièrement intéressé à la Corse après notre revirement sur la question nationale en 2017. Il suivait régulièrement le pays, y compris en s’y rendant au moins une fois pour une manifestation nationaliste, et il nous bombardait parfois de plus d’articles de journaux que nous ne pouvions en digérer sur la situation là-bas !

Alors que sa santé commençait à décliner depuis plusieurs années déjà, il a dû prendre davantage de recul et il est devenu membre honoraire l’année dernière. Il continuait néanmoins à lire avidement, y compris sur la question de la Palestine.

Sa mort prématurée est une grande perte, mais dans mon esprit, sa mémoire restera toujours associée au travail effectué lors de ce plénum sur l’Irlande. C’est le meilleur hommage que nous puissions rendre au dévouement de toute sa vie à notre parti et à la libération de l’Irlande.