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L’arrestation et l’incarcération en Algérie de l’écrivain français Boualem Sansal a provoqué une levée de boucliers en France. Macron tout comme la gauche républicaine a lancé une campagne hystérique sur la liberté d’expression, dans un pays où un tweet contre le génocide des Palestiniens peut vous mener en prison pour « apologie du terrorisme ».

D’origine algérienne, Sansal a choisi le français comme langue d’écriture, et il a multiplié les prises de positions ces dernières années en soutien à Israël. Sa prose relève de plus en plus du djihadisme anti-islamique, et c’est bien pour cela que les ayatollahs de la laïcité en France le révèrent.

Sansal a même déclaré récemment dans un magazine d’extrême droite français, Frontières, que l’Ouest de l’Algérie appartenait en fait au Maroc. Un gouvernement algérien authentiquement anti-impérialiste aurait largement republié ce genre de déclaration pour alerter le peuple algérien et le peuple marocain sur ce larbin de l’impérialisme français qui cherche à dresser les deux peuples l’un contre l’autre ; il aurait laissé Sansal librement s’exprimer en Algérie, il l’aurait même exhibé pour montrer comment l’impérialisme cherche à faire obstacle à l’unité des peuples du Maghreb contre l’impérialisme, et surtout contre l’impérialisme français.

Rien de tel pour achever politiquement ce personnage. Au lieu de cela, le régime militaire a choisi de le jeter en prison à son arrivée à Alger en provenance de Paris en novembre dernier et d’en faire ainsi un martyr de la liberté d’expression. Est-ce simplement la stupidité de militaires typiquement bornés ? Non pas. Le régime militaire algérien non seulement cherche à intimider tout opposant potentiel à son régime détesté, il est incapable de vaincre Sansal politiquement parce qu’il cherche lui-même à attiser la division entre les travailleurs des deux côtés de la frontière algéro-marocaine !

Il cherche ainsi à faire oublier ses propres turpitudes et les liens innombrables des militaires avec l’impérialisme français (accords militaires pour le survol de l’Algérie par l’armée française pendant la récente occupation du Mali par la France, collusion avec les milieux d’affaires spécialisés dans l’import-export entre la France et l’Algérie, etc.). Le régime nationaliste est ainsi un obstacle à l’unité révolutionnaire des peuples opprimés du Maghreb contre l’impérialisme français. Pour la réaliser, il faut une authentique direction communiste à la deuxième révolution anti-impérialiste qu’il faut mener pour libérer l’Algérie du joug de l’impérialisme français.