https://iclfi.org/pubs/ro/2025-transit-greve
Ce sont les travailleurs et travailleuses du transport en commun qui font rouler Montréal. La demande de la STM pour plus de flexibilité signifie des horaires atypiques et le déplacement abusif des travailleurs dans toutes ses installations. C’est également un moyen de briser le contrôle syndical de l’entretien, la STM exigeant que le syndicat retire des protections contre la sous-traitance et la privatisation. Les patrons de la STM et les gouvernements laissent pourrir les infrastructures depuis des années, mais ce sont les travailleurs syndiqués qui sont accusés de « prendre les usagers en otage ». Assez !
Le débrayage du 9 au 17 juin du Syndicat du transport de Montréal-CSN est un combat pour défendre des emplois de qualité et l’existence même de transports publics fonctionnels et abordables. Comme l’a dit Stéphanie Gratton, première vice-présidente de la FEESP-CSN : « Ce n’est pas en sabrant dans leurs conditions de travail qu’on va réussir à remettre les stations de métro en état ». Mais la question est de savoir : comment gagner cette bataille ?
La grève de la STM est dans l’intérêt de tous les travailleurs qui font face aux mêmes attaques partout. Mais le droit de grève a été restreint par des décennies d’intervention gouvernementale sous prétexte des « services essentiels », réduisant la puissance syndicale en peau de chagrin. Mais il n’est pas trop tard pour rejeter ce cadre pourri ! Il faut que les syndicats du transport en commun redeviennent des instruments de combat. Au diable le tribunal qui décide les « services essentiels » (TAT) : ce sera aux grévistes eux-mêmes de décider ce qui est « essentiel » ou non. Pour une grève totale du métro et des autobus !
Il faut transformer la grève partielle en grève générale qui ferme le système, un point c’est tout. Et l’idée qu’il faille faire une « trêve » pour le Grand Prix est ridicule : c’est exactement en bloquant cet événement d’envergure internationale qui rapporte des millions de dollars que les syndiqués pourront démontrer tout leur pouvoir et gagner la grève. Fermez le Grand Prix ! Verstappen et Cie pourront bien faire le tour de l’île Notre-Dame sans spectateurs si ça leur chante.
Les patrons tentent de monter les usagers contre les grévistes. C’est normal, ils font toujours ça. La réponse n’est pas de faire rouler le système à temps partiel avec des métros bondés aux heures de pointe, mais de tout stopper, comme ça tout le monde sera sur un pied d’égalité. Si les patrons ont absolument besoin de leurs employés, qu’ils leur payent des taxis. Quant aux petits commerçants, il faut leur démontrer que des syndicats forts sont dans leur intérêt à eux aussi—de meilleurs salaires et de meilleures infrastructures ne peuvent que bénéficier à tous !
Pour défendre tous les syndicats de la STM, garder un salaire compétitif et obtenir ne serait-ce que le minimum, il faut s’unir contre la STM, Plante et Legault, qui représentent tous les intérêts des patrons. Les chauffeurs d’autobus, les opérateurs de métro et les agents de station du SCFP local 1983 ont déjà voté en faveur de moyens de pression. Il est crucial que le SCFP passe maintenant à l’action et déclenche une grève générale illimitée coordonnée avec le syndicat de l’entretien. Face à une telle mobilisation, les patrons « trouveront » l’argent et retireront leurs demandes de reculs, pas de souci.
Une lutte unitaire est également le moyen de riposter aux attaques antisyndicales du gouvernement Legault sous prétexte des « services essentiels ». Depuis plus de 40 ans, la législation sur les services essentiels sape le pouvoir des syndicats, en imposant de plus en plus de restrictions au droit de grève. Ce n’est là qu’une des armes antigrèves dans l’arsenal du gouvernement, auquel la CAQ a maintenant ajouté la loi 89. En fait, pour lutter contre la loi 89, l’ensemble des syndicats doivent se mobiliser aux côtés des travailleurs de la STM.
Pour gagner, il faut changer de stratégie et avoir une réponse basée sur la compréhension que la classe dirigeante défendra toujours ses intérêts en payant le moins possible pour les services publics. Et les travailleurs doivent défendre leurs intérêts : le droit à une vie décente, à un logement abordable, à des services publics de qualité, à un environnement de travail sûr, à des horaires de travail plus courts, etc. L’arrêt de tous les services de métro et de bus, y compris pendant le Grand Prix, enverrait un message fort aux patrons. Une grève totale du transport en commun ouvrira la voie à une véritable victoire pour les travailleurs et travailleuses de la STM et pour le mouvement syndical.
- Pas de grèves à moitié, battons-nous pour gagner !
- Non à la trêve, fermez le Grand Prix !
- Ne comptons que sur nos propres moyens. À bas le TAT et les partis des patrons !
- Pas de privatisations ni de sous-traitance. Augmentez les embauches !
- Pour un investissement massif dans les infrastructures et les services publics !